Reconnaître la détresse psychologique, la valeur d’une vie humaine

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Si vous ou l’un de vos proches avez besoin de parler, n’hésitez pas à contacter la ligne d’intervention 24 h sur 24, 7 jours sur 7 : 1 866 APPELLE (1 866 277-3553)

Parler du suicide chez les autres, ce n’est plus un sujet tabou en 2019. Mais avons-nous cette même capacité à reconnaître la détresse psychologique pour nous-mêmes?

Il est reconnu que les personnes travaillant dans le réseau de la santé et des services sociaux ont comme mission première de s’occuper de la santé et de la sécurité des autres. Parfois, ce contexte de travail nous amène même à développer un sentiment d’invulnérabilité afin d’être en mesure de répondre aux attentes et aux besoins de la clientèle.  Cependant, que nous soyons préposés, infirmiers, agents administratifs, médecins, travailleurs sociaux, gestionnaires, ou autre,  nous ne sommes pas à l’abri de la détresse psychologique et même du suicide.

Prendre soin des autres est exigeant et nous expose à différents événements stressants qui sont susceptibles de provoquer une surcharge émotionnelle. Cette surcharge s’ajoute souvent à celle que nous pouvons également vivre dans notre vie personnelle en raison de pertes, deuils, séparations, problèmes relationnels ou financiers.  Ces sollicitations émotives peuvent avoir un effet négatif sur notre santé psychologique et il faut être en mesure d’agir en prévention.

Les signes de la détresse ne sont pas toujours silencieux, il est possible de les reconnaître :

  • Réactions physiques : augmentation de la tension artérielle, fatigue, douleurs musculaires, nausées, tremblements, sueurs, augmentation du rythme cardiaque, hyperventilation, maux de tête, frissons, douleurs gastro-intestinales, désorientation, douleurs thoraciques.
  • Réactions émotives : anxiété, peur, dépression, ressentiment, culpabilité, impuissance, chagrin, colère, accablement, désespoir, désir d’abandon.
  • Réactions cognitives : confusion, perte de mémoire, attention limitée, indécision, obsession des détails, difficultés à réfléchir, idées suicidaires.
  • Réactions comportementales : pleurs, isolement, abus d’alcool et de drogue, agressivité, irritabilité, impulsivité, perturbation du sommeil et de l’alimentation et perte d’énergie physique.

Si vous observez un ou plusieurs de ces signes chez vous ou chez un collègue, il est important de prendre le temps de s’arrêter et de les considérer.  Face à la détresse ou aux idées suicidaires, il existe des solutions et il est possible de s’en sortir.  Vous pouvez prendre du répit, parler à une oreille attentive, modifier vos façons de voir les choses, consulter le programme d’aide aux employés (PAE), consulter un centre de crise, consulter un centre de prévention du suicide (1 866 APPELLE) ou simplement vous ouvrir à un proche. Il est important d’en parler et d’éviter l’isolement.

Au nom du comité organisateur, nous adressons nos sincères remerciements à tous les artisans de la Semaine de la prévention du suicide 2019.

N’hésitez pas à visiter le site www.commentparlerdusuicide.com pour plus d’information et de trucs pratiques.

Par Dre Mélanie Jodoin, psychologue et chef d’administration de programme en santé mentale et Élisabeth Toussaint, conseillère cadre à la Direction des soins infirmiers