Dix-huit réviseur(e)s travaillent à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Montérégie. Leur rôle? Réviser régulièrement la situation des enfants en protection de la jeunesse afin de décider quelle sera la suite à donner. « Nous sommes les gardiens du projet de vie des enfants. Notre rôle est central et intégré à son processus d’intervention », explique Sonia Albert (sur notre photo), criminologue de formation et réviseure depuis bientôt 15 ans.
L’implication de la réviseure ou du réviseur arrive une fois qu’un signalement a été retenu, évalué et que des mesures de protection sont en place. « Avant la fin des mesures de protection, nous allons nous asseoir avec l’intervenant(e), l’enfant et les parents. C’est le moment de faire le bilan afin de déterminer si les objectifs fixés ont été atteints et si le développement et la sécurité de l’enfant sont encore compromis. Si oui, les mesures se poursuivent et nous révisons l’intensité des services. Par exemple, l’enfant doit-il aller en campus de réadaptation ou en famille d’accueil? Si toutefois la sécurité et le développement de l’enfant ne sont plus compromis, nous pouvons fermer le dossier », confie Lynn Mayo, travailleuse sociale de formation qui compte plus de 40 ans en protection de la jeunesse, dont 16 ans à titre de réviseure, poste qu’elle a choisi de retrouver à temps partiel alors qu’elle était retraitée.
Si l’intervention de la protection de la jeunesse doit se poursuivre, la réviseure ou le réviseur, en raison de son rôle décisionnel, peut convenir d’une nouvelle entente sur les mesures volontaires ou soumettre dans certains cas la situation au tribunal.
« Nous sommes la réviseure ou le réviseur de l’enfant, de la famille. Nous voyons les familles une à deux fois par année ou davantage selon les besoins de la situation. Dans ces rencontres, nous nommons nos attentes en considérant toutes les orientations cliniques et légales et les philosophies d’intervention pour que l’enfant revienne dans son milieu dans un délai prescrit. Si le retour dans sa famille n’est pas possible, la réviseure ou le réviseur est responsable de la décision entourant le projet de vie alternatif de l’enfant. Au final, c’est la réviseure ou le réviseur qui décide si les mesures doivent être changées ou s’il faut aller vers le tribunal », souligne Valérie Morel, criminologue de formation qui compte 25 ans d’ancienneté à la DPJ, dont cinq comme réviseure.
Pour ces trois réviseures, il s’agit « du plus beau travail au monde ». « Nous sommes là pour soutenir les parents et les jeunes dans un moment difficile de leur vie. Nous voyons le résultat positif de la DPJ. Il ne faut pas voir tout noir ou tout blanc, il y a de belles histoires », confie Sonia Albert
« Dès le début, la base est le projet de vie de l’enfant afin de le maintenir dans sa famille ou afin d’assurer un retour. Au quotidien, c’est l’intervenant(e) qui est là. Nous, en révision, on vient valider le projet de vie et la suite à donner en restant au centre des meilleures pratiques », ajoute Lynn Mayo, visiblement passionnée par son travail.
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