« Quand je suis sortie de l’école, je n’aurais jamais fait ce que Marie-Pier a fait! Jamais je n’aurais été aux soins intensifs, raconte Mélanie Létourneau, qui a 26 années d’expérience dans le réseau de la santé (tout d’abord comme préposée aux bénéficiaires en CHSLD pendant huit ans puis comme infirmière depuis maintenant 18 ans). À l’époque, la période d’orientation durait environ cinq jours », se remémore-t-elle.
La première cohorte du Programme de résidence en soins infirmiers entame la dernière phase de son parcours aux soins intensifs à l’Hôpital Pierre-Boucher et à l’Hôpital Honoré-Mercier ainsi qu’en néonatalogie à l’Hôpital Pierre-Boucher.
Le programme se divise en trois phases : deux semaines d’orientation, 12 semaines de préceptorat et 10 semaines de mentorat. Le préceptorat consiste en un accompagnement rapproché d’une nouvelle recrue par une infirmière d’expérience. Ce processus, plus long et progressif, s’adapte mieux à la profession infirmière qui se complexifie chaque année. Le parcours des CEPI (Candidat(e)s à l’exercice de la profession infirmière) de ce programme, qu’on appelle aussi « résident(e)s », est parfois plus atypique qu’auparavant, comme c’est le cas pour Marie-Pier Adam, que Mélanie accompagne.
« Moi aussi, j’ai appris…, confie Mélanie. Orienter quelqu’un comme Marie-Pier pendant trois mois, je n’avais jamais fait ça! Au début, j’étais plus “maman”. Maintenant, je la laisse aller et je trouve qu’elle gagne de l’assurance plus rapidement. Il faut trouver un équilibre, je veux lui donner confiance, sans lui faire peur. »
Marie-Pier, qui n’a pas suivi la technique en soins infirmiers avant de s’inscrire au baccalauréat, a beaucoup entendu parler du « choc » de la profession : « Avec ou sans le programme, il y a un choc pareil. Par contre, le programme réussit vraiment à l’adoucir. »
Durant la phase de mentorat, Marie-Pier aura désormais sa propre charge de patients, indépendante de celle de Mélanie. Elle conservera le même horaire et restera disponible pour répondre à ses questions. « Ce sera un autre baptême, mais je suis confiante. Si j’avais eu seulement 10 jours, je ne sais pas si je l’aurais fait. Maintenant, je sais que c’est un endroit où j’aimerais rester. »
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Sur la photo de gauche à droite : Mélanie Létourneau (infirmière), Marie-Pier Adam (CEPI), Phanuelle Tchoufong (CEPI) et Sophie Crête (infirmière). Elles sont participantes à titre de préceptrices-mentores et de résidentes au Programme de résidence en soins infirmiers aux soins intensifs de l’Hôpital Pierre-Boucher.